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Riom: peine maximale requise à l’encontre d’un homme accusé d’homicide volontaire avec récidive

RIOM, Puy-de-Dôme (AP) – L’avocate générale Laure Lehugeur a requis mercredi après-midi la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sûreté de 22 ans et de dix ans d’interdiction de droits civiques, civils et familiaux à l’encontre de Moïse Gargowitz, qui comparait depuis mardi devant la cour d’assises du Puy-de-Dôme à Riom pour un homicide volontaire avec récidive.

Pour avoir tué à coups de couteau le vigile d’un grand magasin le 20 août 2003 à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme) avec la circonstance aggravante de la récidive, l’accusé ayant déjà été condamné à 18 ans de réclusion criminelle, l’homme âgé de 34 ans risque donc la peine maximale.

Le 20 août 2003, Moïse Gargowitz était pris en flagrant délit de vol à l’étalage par Bassirou Seck, le vigile de « Babou », un magasin spécialisé dans les prix cassés de la banlieue clermontoise. Le préjudice ne dépassait pas les 25 euros, précisera un gendarme à l’audience.

Mais Moïse Gargowitz est en cavale: le 18 mars 2003, il s’est en effet évadé lors d’une permission de sortie de la centrale de Riom, où il purgeait une peine de 18 ans de réclusion criminelle pour un meurtre commis en 1992. Il demande au vigile de laisser partir sa compagne et son fils âgé de cinq ans, non impliqués dans le vol. Bassirou Seck, décrit par tous les témoins comme quelqu’un de « calme, toujours poli, sérieux », accède à sa demande.

Les deux hommes sont seuls dans un local habituellement dédié à la pause déjeuner des salariés du magasin. Des couteaux sont posés sur une table. « Mais la fatalité s’arrête là », plaidera Me Edgar Kiganga, avocat de la partie civile. « Il a déjà eu dans ses mains une serpette pour égorger, éventrer (allusion au meurtre commis en 1992, NDLR) et là il n’hésite pas à nouveau à se saisir d’un couteau ».

Plus tôt dans la matinée de mercredi, la parole du médecin-légiste Thierry Faict a été également accablante: « Les coups de couteau ont été portés avec violence. Pour arriver à sectionner deux côtes de la cage thoracique par arme blanche, il faut y mettre une force considérable ».

L’autopsie a révélé d’une part que, sur les quatre coups portés sur le corps de la victime, trois ont atteint des organes vitaux (le foie, le coeur et le rein) et d’autre part que le couteau, à la lame de 15cm de long, a été utilisé comme un poignard.

Le rapport médico-légal contredit que les coups de couteau ont été donnés au hasard au cours d’une altercation, thèse soutenue par l’accusé. Une thèse qualifiée de « fumeuse » par la partie civile, et que l’avocate générale s’est attachée à démonter: « Si bagarre il y avait eu à armes égales, à mains nues, Bassirou Seck, 1m83, 95kg, une force de la nature, aurait eu l’avantage. Qui plus est, il n’y a eu aucune lésion sur les avant-bras du vigile qui auraient pu indiquer des gestes de défense ».

Pour le ministère public, l’homme, aux abois, « a bien eu l’intention de tuer. L’intention homicide est évidente ».

Le verdict est attendu pour le début de la soirée. AP

lad/cre/mw

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